samedi 19 février 2011

REPRISE

Je reprends l’écriture ce jour. Nous sommes le 19 février ; vous et moi sommes le 19 février 2011. Je suis le 19 février 2011. La langue française possède ses tournures de charme, ses incompréhensibilités d’usage.
La date n’apporte rien à l’affaire. Le 19 n’est que le jour de ma naissance, en un autre mois, comme il est celui de la fille de ma seconde ex-femme, en un autre mois.
J’avance, non sans raisons, et celles que je m’avance sont multiples ; pourtant, combien d’entre elles sont vraies ? Sont-elles les causes de l’envie, ou viennent-elles la justifier à posteriori ? S’agit-il (réellement) de remettre en route une dynamique de l’esprit avant de reprendre l’écriture d’un roman (réellement) abandonné en bord de mer ? S’agit-il (éventuellement) de reprendre contact avec moi-même pour collecter et étudier les coquillages (éventuels) qui sont venus se fixer aux bottes de celui que j’ai laissé debout sur le sable ? S’agit-il de me laisser une trace ? S’agit-il (une nouvelle fois) de me faire du bien sous l’emprise de l’écrit, mais plus loin (désormais) de préserver mon esprit du naufrage inévitable dans l’oral, ces vaguelettes inconsistantes sur la houle feinte et terne du quotidien translucide ? S’agit-il de témoigner de (mes) constructions internes, pour (me) séduire (moi-même) ? S’agit-il d’être le créateur se créant lui-même, sans ménager de place à l’improvisation, noblesse improvisée oblige ? 

Jusqu’à quel point existes-tu déjà, d’Arcy ?

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