jeudi 29 décembre 2011
mercredi 28 décembre 2011
BELA XXXI - Missive des Carpates
Chères âmes errantes,
Le Comte d'Arcy ne peut s’empêcher de vous faire partager le plaisir qu'il a de vous recevoir tous, bientôt, en son château; que cette soirée reste immortellement gravée dans la mémoire de chacun, et soit l'apothéose d'une année que nous achèverons ensemble au pied du château, impatient que nous sommes de rentrer dans l'année du Dragon.
Afin de lever toute ambiguïté, de brûler tout malentendu, le comte se permet de préciser les choses suivantes afin d'éteindre le feu de quelques incompréhensions persistantes:
-1- Le début des réjouissances est fixé à l'heure exacte de vingt heures et trente minutes
-2- La couleur rouge ne concerne que le côté culinaire de l'aventure;
-3- La soirée est costumée, mais n'allez pas vous ruiner; le thème vestimentaire est celui de la Transylvanie de Vlad Dracul III Tepes, prince de Valachie;
-4-Vous garerez vos fiacres à l'extérieur du château, près de l'église ou devant la mairie;
-5- Une participation vous sera demandée, une urne attendra donc vos enveloppes dans la cuisine, à vous de ne pas oublier votre obole; le montant sera connu la veille, en fonction des frais engagés et vous sera communiqué par email, afin que chacun puisse préparer son enveloppe avant la soirée et la glisser dans l'urne en toute discrétion.
-6- Le comte d'Arcy décline toute responsabilité quant aux traumatismes visuels et spirituels que pourrait engendrer la soirée dans l'esprit des plus jeunes.
Vous souhaitant les meilleurs préparatifs,
D'Arcy
mardi 27 décembre 2011
MARQUISE JOSETTE DE MARESCHES
Du fond de la banquette, la femme attend, longuement, impatiente de se faire ouvrir la porte, désireuse de se laisser piéger par la froideur du temps.
Le voyage, se persuada-t-elle, fut long, ennuyeux, infini, du fait d’un fiacre miteux répétant sans cesse les boucles d’un éternel lacet, donnant aux plaines environnantes l’image d’un corsage imaginaire tendrement poser sur une peau entaillée.
Sa tête lui parait sortir tout droit du royaume des songes. Ses membres, quant à eux, semblent résister à l’appel de l’évidence, comme tentant de nier leur existence propre, persistant dans un domaine inconnu d’apesanteur, de chimères, de légèreté, d’inconscience. « Le froid, pensa-t-elle, seul le froid réveillera ces appendices difformes dont je ne sais que faire. »
De sa main droite, gantée d’une dentelle ivoire ajourée de larges pâquerettes, révélant à la vue une peau blanche, écaillée, et dans une lenteur lunaire, elle écarte poussivement le rideau jaunie de l’unique fenêtre du fiacre, et patiente, tentant de contempler une bâtisse tant contée, plissant délicatement les yeux pour affiner sa vue. Ne parvenant pas à percer l’épais rideau de brume, elle repousse sa pince de chair, laisse retomber le voilage, assombrissant de nouveau l’habitacle.
Soudain, des pas se font entendre dans l’allée du château. Brusquement, la porte s’ouvre dans un étrange grincement, figeant la vue, l’ouïe, le temps. Il semble qu’un extravaguant ballet de froides entités attire la femme au dehors, l’invite à poser pied sur le succinct chemin de pierres brunes, unique repère de cette ténébreuse crypte. Promptement, une main crasseuse apparaît dans ce cocon de bois, tendue vers la femme qui ne s’oppose pas à la prendre. De cet opaque brouillard blanchâtre, posant les pieds sur la marche puis sur le sol glacé, se dévoile une silhouette toute de rouge vêtue, tenant de sa main droite perlée le mince bras squelettique de Furtus. La porte se referme, sans que quiconque n’ait initié le mouvement. Le cheval, au dehors, expire de ses narines élargies un large panache de vapeur. La marche débute.
Au pied de la porte de la demeure, Furtus tire délicatement la liaison, faisant tintinnabuler une timide cloche. Quelques secondes plus tard, la porte de bois s’ouvre sur la femme, révélant la lumière et la chaleur d’un enfer à présent convoité.
« A qui ai-je l’honneur ? », s’interroge le grand homme, mélancoliquement vêtu.
« A Madame Rose, Monsieur », rétorque faiblement le cocher.
« Et bien, Madame, entrez… ».
La femme entre, suivi du cocher. La porte se referme. Les ténèbres tombent de nouveau sur le parc, figeant le temps dans une noirceur moite et lugubre.
- - - - -
Comte,
La réponse de Madame Rose, fournie (ci-dessus) hier soir, fut une réponse hâtive de sa part, fruit d’une euphorie résultant d’un jour de fête en famille.
Cependant, en ce matin couvert, Madame Rose a contacté son cocher, à l’aide d’un petit message glissé à la patte d’un volatile fort bien éduqué. Se rendant compte de la fatigue qui accompagnait un lendemain de Noël, son voyage du 31 est décommandé.
Furtus arrivera donc au château, le fiacre vide, la porte ouverte sur le vide d’un soir.
Furtus (Etienne)
SECONDS-RETOURS
Nous ne serons pas présents au réveillon.
Bonnes fêtes de fin d'année !
Ghislaine
bonjour et bon noël,
je serai parmi vous pour l'arrivée de la nouvelle année.
Je pourrais m'occuper du dessert ; as-tu un congélateur? car j'habite près de chez PICARD et j'ai vu des glaces aux fruits rouges (vacherin, charlottes..).
Je serai seule (1 personne), Marie-Lou me tient au courant des événements.
A bientôt
Cathy
je ne serai pas présente; je passe le réveillon avec mon ami Jacques
Bonnes vacances et à bientôt,
Myriam
Je viendrais seule par les chemins malsains jusqu' à votre demeure la lanterne à la main éclairer votre destin.
Equinoreve (Véro)
Bonsoir Mr D’Arcy,
Selon miss Elizabeth vous avez toutes les qualités qu'on apprécie chez un jeune homme vous êtes, je cite "plein de sens, de bonne humeur et d'entrain. Je n'ai jamais vu à d'autres jeunes gens des manières aussi agréables, tant d'aisance unie à une si bonne éducation."
Si votre invitation au pic nic est toujours d actualité, nous nous ferons mon mari mes enfants et moi même , un plaisir de nous joindre a vous, et si dans quelque mesure que ce soit nous pouvions contribuer par notre aide a ce que cette soirée soit parfaite, n’hésitez pas a nous le faire savoir et nous nous ferons un devoir de nous exécuter. Dans cette attente recevez cher comte tous nos sentiments les plus dévoués et sans préjuges.
Famille Pottier
Merci Xavier pour l'invitation, mais comme je te l'avais dit la dernière fois, je ne pourrai être présent.
En espérant que vous passiez une bonne soirée.
A bientôt.
Philippe
samedi 24 décembre 2011
PREMIERS-RETOURS
En respectant l'ordre d'apparition:
Je te souhaite ainsi qu'à tous ceux qui te sont chers de belles et bonnes fêtes de fin d'année et notamment un bon réveillon festif, convivial, théâtral...
Cela sera toutefois sans nous.
A l'année prochaine,
Cela sera toutefois sans nous.
A l'année prochaine,
Dominique
Mon ami,
Je vous confirme par ce mail la présence de la famille Henninot (4 personnes)... Je serai attentif à vos mails et aux messages sur le blog...
Bien à vous,
Bien à vous,
Cédric
Salut mon Lapin !
Malheureusement et comme tu le sais, j ai quelque chose de prévu déjà et je ne pourrai participer à votre petite fête!! J'aurai une grosse pensée pour vous le 31 au soir, alors fêtez cela dignement et attention à notre Josette, soyez doux et tendre avec elle!
Au 6 janvier mon Lapinou et bonsoir a Madame! ;-)
Laurent
Un de vos chers amis, un certain Vlad Tepes je pense, m'a fait connaitre votre "Autre", votre reflet, cet être emprisonné dans un miroir... Ou alors, ce sont nous qui sommes prisonniers, et vous qui jouissez de votre liberté, de l'autre côté du miroir...
Les sabots claquent sur le sol dur, gelé. Les roues, perdant de leur circularité suite à de longs voyages dans les plaines sombres alentours, entrainent sur de lourds pavés de pierre, un étrange convoie.
La brume, épaisse, pesante, s’estompe, révélant, tel un mirage, une large bâtisse brune, entourée d’étranges lueurs flamboyantes, bouts de mèches de larges cierges entourés d’une aura solaire, feux follets d’âmes en partance, ou ne sachant quitter limbes.
Je relâche prestement les rênes de mon animal, je descends de mon menu fiacre, faisant craquer le bois détrempé. Je pose un pied sur le sol glacé de l’hiver. De ma bouche s’évapore un large nuage de fumée, blanchâtre, ineffable. C’est mon âme qui fui un corps qu’elle ne supporte plus. Je m’empresse de me couvrir l’orifice du peu de tissu qu’il me reste sur le dos. Mon âme, c’est tout ce qu’il me reste.
Ma démarche est bancale, mon visage est étrangement pâle et je souris peu. Je tiens à la main droite une fine bougie de cire, à la main gauche, un long chapelet de bois de cerisier et sur le dos, de larges habits noirs, usés, troués. Si la compagnie d’un vieux cocher vous intéresse, c’est avec grand plaisir que je me laisserai ouvrir les lourdes portes du château. Ne faites pas attention à mon accoutrement. L’habit, dit-on, ne fait pas le moine. Et les apparences sont souvent trompeuses. Ainsi, j’aurai l’honneur de rencontrer mon Maître, l’Empaleur, à la sortie d’un mystérieux corridor, si celui-ci n’est pas sortis, en soif de sang frais…
Mon cheval s’essouffle. Ce n’est pas le temps de faiblir. Il reste du chemin à parcourir. A samedi, si les roues tiennent jusque-là.
Furtus, Cocher de l’Imaginaire, pour vous servir. (Etienne)
Le 23 décembre 1888, Vincent Van Gogh est retrouvé dans son lit, à Arles, avec le lobe de son oreille gauche tranché. Selon le témoignage de son ami, le peintre Paul Gauguin, il se serait mutilé avec un rasoir sous l'emprise de la folie. Cependant, une théorie récente avance que ce serait Gauguin, également maître d'armes, qui aurait tranché au sabre l'oreille de Van Gogh au cours d'une dispute. Ce dernier l'aurait ensuite couvert vis-à-vis de la police...
L'an dernier nous avons passé le réveillon chez Josette. Il avait été convenu que chacun s'occupe de quelque chose pour le repas, entrée, fromage-salade, boissons, dessert, cotillons, etc...... Josette s'occupant du plat principal. Nous avons additionné toutes les dépenses, divisées ensuite suivant le nombre de convives.
Auriez-vous de votre côté, pensé à quelque chose de précis pour le buffet, Monsieur des Esseintes ?
Aymelle (Marie-Lou)
Sans orgueil et sans préjugés,
loin de mes cinq cousines dont les différences font tant pleurer le serein père et l'idiote mère,
je serai heureuse de m'avancer sur les chemins sombres qui mènent à vous avec mon cavalier pour cette folle nuit du 31.
A bientôt, mon cousin, pour les préparatifs du pique nique.
Emma d' ARCY (Yannick)
vendredi 23 décembre 2011
BELA XXXI - Episode 01
‘Et tâchez d’être à l’heure…’
Je dois bien convenir que l’entrée en matière est abrupte ; l’indice temporel demeure vague, semble lointain. Mais il me faut bien débuter cet appel d’une manière ou d’une autre, et je préfère de loin les entrées en matière raides, parfois même sans complaisance ; elles permettent de ceinturer l’attention, en l’occurrence la mienne, et semblent ainsi placer sur l’horizon un point dont je devrais alors m’efforcer, sinon de m’en rapprocher, en tout cas de ne pas perdre de vue. Je ne saurais exprimer très exactement les raisons qui me poussent à avoir accepter la demande du Comte d’Arcy de prendre contact avec vous, si ce n’est celle évidente de lui rendre service; ni pourquoi je l’ai rejoint aussi vite pour passer les fêtes de fin d’année avec lui… les raisons se présentent à moi comme autant de pistes pour lesquelles je n’ai pas pris le temps de comprendre, ni leurs origines, ni leurs directions. Avais-je anticipé la nécessité, désormais évidente maintenant que je suis sur place, de ne pas laisser fuir dans le vague oubli tout ce que je risquais de ressentir ici ? Avais-je anticipé une dimension dramatique liée à l’appel du comte, et voulais-je rendre hommage à cet homme en me missionnant pour me consigner comme seul récipiendaire de ses pensées ? Avais-je deviné par avance qu’il me cantonnerait au rôle de celui qui sait écouter et qui, dès lors, écoute, sans juger nécessaire d’engager ni débat ni polémique, permettant alors à celui qui veut s’exprimer de le faire dans la qualité, les idées émises ne décrivant que des boucles qui reviennent vers soi-même ? Ne savais-je pas en fait très exactement que le comte comptait sur moi pour tenir ce rôle, et ne savait-il pas que je le savais, puisque la finesse de nos esprits avait eu maintes occasions, par le passé, de nous rapprocher, notre compréhension mutuelle menant parfois à d’inavouables frissons, l’amitié entre Albert et Herminien se faisant métaphore de la nôtre, le château du comte se fut-il trouvé à Argol et non Ruesnes ?
Il m’apparaît pour l’instant, que dans la solitude d’un château où sa propre solitude fut si brutalement imposée à mon ami, il s’avéra salvateur qu’il ne posséda aucune arme à feu. D’Arcy eut-il été mortel, bien évidemment… Le 31 décembre prochain, à une heure que l’on ne saurait considérer comme tardive, mais quand le soir s'effondrera sur le château, entre 20H et 21H, Le comte d’Arcy vous fait savoir qu’il attendra d’entendre vos fiacres se parquer autour de l’église, qu’il attendra d’entendre le bruit de vos pas crisser dans la neige, cette dernière aurait-elle la bonté de se joindre à nous. D’Arcy nous convie tous à la soirée BELA 31, et vous saurez vous fondre dans le décor des Carpates pour respecter la thématique que les origines de notre ami nous impose.
Vous ne me laisserez pas seul face à l’organisation de l’événement ; et ce site permettra à chacun d'y aller de sa prose et de déposer ses commentaires. Néanmoins sachez qu'en ce qui concernera la restauration, le rouge s’impose, qu’il s’agisse des boissons ou du repas. Vous ferez donc preuve d’imagination.
Je ferai le point quotidiennement ici ; revenez donc bientôt, car nul ne maîtrise réellement la vitesse d’évolution de certaines choses…
Des Esseintes
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