vendredi 23 décembre 2011

BELA XXXI - Episode 01


‘Et tâchez d’être à l’heure…’

Je dois bien convenir que l’entrée en matière est abrupte ; l’indice temporel demeure vague, semble lointain. Mais il me faut bien débuter cet appel d’une manière ou d’une autre, et je préfère de loin les entrées en matière raides, parfois même sans complaisance ; elles permettent de ceinturer l’attention, en l’occurrence la mienne, et semblent ainsi placer sur l’horizon un point dont je devrais alors m’efforcer, sinon de m’en rapprocher, en tout cas de ne pas perdre de vue. Je ne saurais exprimer très exactement les raisons qui me poussent à avoir accepter la demande du Comte d’Arcy de prendre contact avec vous, si ce n’est celle évidente de lui rendre service; ni pourquoi je l’ai rejoint aussi vite pour passer les fêtes de fin d’année avec lui… les raisons se présentent à moi comme autant de pistes pour lesquelles je n’ai pas pris le temps de comprendre, ni leurs origines, ni leurs directions. Avais-je anticipé la nécessité, désormais évidente maintenant que je suis sur place, de ne pas laisser fuir dans le vague oubli tout ce que je risquais de ressentir ici ? Avais-je anticipé une dimension dramatique liée à l’appel du comte, et voulais-je rendre hommage à cet homme en me missionnant pour me consigner comme seul récipiendaire de ses pensées ? Avais-je deviné par avance qu’il me cantonnerait au rôle de celui qui sait écouter et qui, dès lors, écoute, sans juger nécessaire d’engager ni débat ni polémique, permettant alors à celui qui veut s’exprimer de le faire dans la qualité, les idées émises ne décrivant que des boucles qui reviennent vers soi-même ? Ne savais-je pas en fait très exactement que le comte comptait sur moi pour tenir ce rôle, et ne savait-il pas que je le savais, puisque la finesse de nos esprits avait eu maintes occasions, par le passé, de nous rapprocher, notre compréhension mutuelle menant parfois à d’inavouables frissons, l’amitié entre Albert et Herminien se faisant métaphore de la nôtre, le château du comte se fut-il trouvé à Argol et non Ruesnes ?


Il m’apparaît pour l’instant, que dans la solitude d’un château où sa propre solitude fut si brutalement imposée à mon ami, il s’avéra salvateur qu’il ne posséda aucune arme à feu. D’Arcy eut-il été mortel, bien évidemment… Le 31 décembre prochain, à une heure que l’on ne saurait considérer comme tardive, mais quand le soir s'effondrera sur le château, entre 20H et 21H, Le comte d’Arcy vous fait savoir qu’il attendra d’entendre vos fiacres se parquer autour de l’église, qu’il attendra d’entendre le bruit de vos pas crisser dans la neige, cette dernière aurait-elle la bonté de se joindre à nous. D’Arcy nous convie tous à la soirée BELA 31, et vous saurez vous fondre dans le décor des Carpates pour respecter la thématique que les origines de notre ami nous impose.

Vous ne me laisserez pas seul face à l’organisation de l’événement ; et ce site permettra à chacun d'y aller de sa prose et de déposer ses commentaires. Néanmoins sachez qu'en ce qui concernera la restauration, le rouge s’impose, qu’il s’agisse des boissons ou du repas. Vous ferez donc preuve d’imagination.

Je ferai le point quotidiennement ici ; revenez donc bientôt, car nul ne maîtrise réellement la vitesse d’évolution de certaines choses…



Des Esseintes

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